Figure emblématique de la politique sénégalaise contemporaine, Ousmane Sonko s’est imposé comme un acteur incontournable du changement au Sénégal. De ses débuts comme inspecteur des impôts à sa nomination au poste de Premier ministre en avril 2024, son parcours est jalonné de combats contre la corruption, de controverses judiciaires et d’un engagement constant en faveur de la souveraineté nationale. Son influence dépasse désormais les frontières du Sénégal, inspirant une nouvelle génération de leaders africains.
🧾 Tableau récapitulatif de la vie et de la carrière d’Ousmane Sonko
📅 Date | 📍 Événement clé |
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15 juillet 1974 | Naissance à Thiès, Sénégal |
1999 | Maîtrise en droit public à l’université Gaston Berger de Saint-Louis |
2001 | Diplômé de l’École nationale d’administration (ENA), section Impôts et Domaines |
2005 | Création du Syndicat autonome des agents des Impôts et des Domaines (SAID) |
2014 | Fondation du parti PASTEF – Les Patriotes |
2016 | Radiation de la fonction publique pour manquement au devoir de réserve |
2017 | Élu député à l’Assemblée nationale |
2019 | Candidat à la présidentielle, obtient 15,67 % des voix |
2022 | Élu maire de Ziguinchor avec 56,31 % des suffrages |
2023 | Condamné à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse |
2024 | Nommé Premier ministre par le président Bassirou Diomaye Faye |
Ousmane Sonko : des débuts dans la fonction publique à la création du PASTEF
Né à Thiès en 1974, Ousmane Sonko grandit en Casamance, une région marquée par des tensions séparatistes. Après des études en droit public à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, il intègre l’École nationale d’administration (ENA) du Sénégal, d’où il sort diplômé en 2001. Il entame alors une carrière d’inspecteur des impôts, au cours de laquelle il fonde en 2005 le Syndicat autonome des agents des Impôts et des Domaines (SAID), témoignant déjà de son engagement pour la justice sociale et la transparence.
En 2014, il crée le parti PASTEF – Les Patriotes, prônant un programme axé sur la souveraineté économique, le panafricanisme et la lutte contre la corruption. Sonko se distingue rapidement par ses prises de position tranchées, notamment lorsqu’il dénonce en 2016 des malversations dans la gestion des ressources naturelles du pays. Ces accusations, relayées dans son ouvrage Pétrole et gaz au Sénégal : Chronique d’une spoliation, lui valent d’être radié de la fonction publique pour manquement au devoir de réserve.

Ousmane Sonko : un parcours politique entre succès électoraux et controverses judiciaires
L’entrée de Ousmane Sonko sur la scène politique nationale se concrétise en 2017 lorsqu’il est élu député à l’Assemblée nationale. Deux ans plus tard, il se présente à l’élection présidentielle de 2019, où il recueille 15,67 % des voix, se classant troisième derrière Macky Sall et Idrissa Seck. Ce résultat confirme sa popularité croissante, notamment auprès de la jeunesse sénégalaise.
En 2021, Sonko est accusé de viols et de menaces de mort par une employée d’un salon de massage. Il nie les faits, dénonçant une machination politique destinée à l’écarter de la course présidentielle. Son arrestation déclenche des manifestations violentes à travers le pays, faisant plusieurs morts. En juin 2023, il est acquitté des accusations de viol mais condamné à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse, ce qui le rend inéligible pour l’élection présidentielle de 2024.

Un rôle déterminant dans l’élection de Bassirou Diomaye Faye
Malgré son inéligibilité, Ousmane Sonko joue un rôle clé dans l’élection présidentielle de 2024 en soutenant la candidature de son bras droit, Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier, également emprisonné, est libéré peu avant le scrutin grâce à une loi d’amnistie. Il remporte l’élection dès le premier tour avec 54,28 % des voix, marquant une rupture avec le régime de Macky Sall.
Le 2 avril 2024, Faye nomme Sonko Premier ministre. Ce duo, symbole d’un renouveau politique, s’engage à réformer en profondeur le pays, en mettant l’accent sur la justice sociale, la transparence et la souveraineté nationale. Leur victoire est saluée comme une démonstration de la vitalité démocratique du Sénégal.

Une influence au-delà des frontières sénégalaises
L’ascension de Ousmane Sonko inspire au-delà du Sénégal. Son discours souverainiste et panafricaniste trouve un écho favorable dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment en Gambie et en Guinée. Sonko incarne pour beaucoup une alternative aux élites traditionnelles, perçues comme corrompues et déconnectées des réalités du peuple.
En Casamance, sa région natale longtemps marginalisée, sa nomination au poste de Premier ministre suscite l’espoir d’une paix durable et d’un développement économique accru. Des initiatives telles que la réouverture de la liaison maritime entre Dakar et Ziguinchor symbolisent cette volonté de réintégration nationale.
Conclusion
Le parcours de Ousmane Sonko illustre la capacité de résilience et de transformation d’un homme politique déterminé à changer le système de l’intérieur. Malgré les obstacles judiciaires et politiques, il a su mobiliser une base populaire solide et influencer significativement l’avenir politique du Sénégal.
Son rôle dans l’élection de Bassirou Diomaye Faye et sa nomination comme Premier ministre marquent l’aboutissement d’un engagement de longue date en faveur de la justice, de la transparence et de la souveraineté nationale. Sonko demeure une figure centrale du paysage politique africain, porteur d’un espoir de renouveau pour de nombreux citoyens en quête de changement.