Figure emblématique de l’Église catholique, le cardinal guinéen Robert Sarah incarne une voix singulière et influente au sein du clergé mondial. Connu pour ses positions conservatrices et son attachement aux traditions liturgiques, il suscite autant l’admiration que la controverse. Cet article explore son parcours, ses prises de position et son impact sur l’Église contemporaine.
📝 À retenir sur le cardinal Robert Sarah
Élément | Détail |
---|---|
📅 Date de naissance | 15 juin 1945 |
🌍 Origine | Ourouss, Guinée |
🕊️ Ordination sacerdotale | 20 juillet 1969 |
⛪ Nomination épiscopale | Archevêque de Conakry à 34 ans (1979) |
🎓 Formation | Études en Guinée, Côte d’Ivoire, France, Rome et Jérusalem |
🎖️ Création cardinalice | 20 novembre 2010 par le pape Benoît XVI |
🏛️ Fonctions au Vatican | Secrétaire pour l’évangélisation des peuples, président de Cor Unum, préfet du Culte divin |
📚 Publications notables | « Dieu ou rien », « La force du silence », « Le soir approche et déjà le jour baisse » |
🧭 Position théologique | Conservateur, défenseur du célibat sacerdotal et de la liturgie traditionnelle |
🇬🇳 Engagement en Guinée | Opposition aux régimes de Sékou Touré et Lansana Conté |
🕊️ Dernier rôle public | Intronisation du premier évêque du diocèse de Boké en avril 2024 |
Le parcours exceptionnel de Robert Sarah
Né le 15 juin 1945 à Ourouss, dans la région de Boké en Guinée, Robert Sarah grandit dans une famille animiste. Dès l’âge de 12 ans, il est marqué par la rencontre avec les missionnaires spiritains, qui éveillent en lui une vocation sacerdotale. Après des études en Côte d’Ivoire, en France, à Rome et à Jérusalem, il est ordonné prêtre en 1969.
En 1979, à seulement 34 ans, il est nommé archevêque de Conakry par le pape Jean-Paul II, devenant l’un des plus jeunes évêques du monde. Son épiscopat est marqué par une opposition ferme aux régimes autoritaires de Sékou Touré et de Lansana Conté, dénonçant les atteintes à la liberté religieuse et aux droits humains.
En 2001, il rejoint la Curie romaine en tant que secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. En 2010, le pape Benoît XVI le crée cardinal et le nomme président du Conseil pontifical Cor Unum, chargé des actions caritatives de l’Église. Quatre ans plus tard, il devient préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, poste qu’il occupe jusqu’en 2021.

Robert Sarah : une figure influente et controversée
Le cardinal Robert Sarah est reconnu pour ses positions conservatrices sur des sujets tels que le célibat sacerdotal, la liturgie et la morale sexuelle. Il défend ardemment la messe en latin, célébrée ad orientem, et s’oppose à la communion dans la main. En 2020, il co-signe avec le pape émérite Benoît XVI le livre « Des profondeurs de nos cœurs », plaidant pour le maintien du célibat des prêtres, ce qui suscite une polémique au sein de l’Église.
Ses prises de position lui valent le soutien de nombreux fidèles attachés à la tradition, mais aussi des critiques de la part de ceux qui prônent une Église plus ouverte et réformée. En 2021, il présente sa démission au pape François, qui l’accepte, mettant fin à son mandat à la tête de la Congrégation pour le culte divin.
Un engagement constant pour l’Afrique et l’Église
Malgré sa retraite, le cardinal Robert Sarah reste actif, notamment en Afrique. En avril 2024, il intronise le premier évêque du diocèse de Boké, Monseigneur Moïse Tinguiano, lors d’une cérémonie marquante en Guinée. Son engagement en faveur de l’Église africaine et de la formation du clergé local demeure une priorité.
Par ailleurs, il continue de publier des ouvrages spirituels, tels que « Le soir approche et déjà le jour baisse », dans lesquels il appelle à un renouveau de la foi et à une fidélité aux enseignements traditionnels de l’Église.
Une figure papabile ?
À plusieurs reprises, le nom de Robert Sarah a été évoqué parmi les « papabili », ces cardinaux susceptibles d’être élus pape. Son profil conservateur et son enracinement africain pourraient représenter une alternative aux tendances réformatrices actuelles. Cependant, ses prises de position tranchées et les controverses qui l’entourent pourraient constituer des obstacles à une éventuelle élection.