Safi Faye, figure emblématique du cinéma africain, a marqué l’histoire en devenant la première femme d’Afrique subsaharienne à réaliser un long-métrage distribué commercialement. Son œuvre, profondément enracinée dans la culture sénégalaise, offre un regard authentique sur la vie rurale et les défis des communautés villageoises. Décédée le 22 février 2023 à Paris, son héritage cinématographique continue d’inspirer et de résonner auprès des nouvelles générations.
Résumé de la vie & carrière de Safi Faye
Aspect | Détails |
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Naissance | 22 novembre 1943 à Dakar, Sénégal |
Décès | 22 février 2023 à Paris, France |
Nationalité | Sénégalaise |
Éducation | École normale de Rufisque, Université de Paris, École pratique des hautes études, Lumière Film School |
Carrière | Réalisatrice, scénariste, actrice, ethnologue |
Premier film | La Passante (1972) |
Film notable | Kaddu Beykat (1975), premier long métrage distribué commercialement par une femme d’Afrique subsaharienne |
Autres films | Fad’jal (1979), Selbe: One Among Many (1983), Mossane (1996) |
Thèmes principaux | Vie rurale au Sénégal, rôle et luttes des femmes en Afrique |
Influences | Jean Rouch, cinéma ethnographique |
Récompenses | Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes pour Mossane |
Contributions | Pionnière du cinéma africain, utilisation du cinéma comme outil ethnographique |
Vie personnelle | Vivait à Paris, divorcée, une fille |
Les débuts de Safi Faye dans le cinéma
Née le 22 novembre 1943 à Dakar, au Sénégal, Safi Faye grandit dans une famille sérère originaire du village de Fad’jal. Après avoir obtenu son certificat d’enseignement à l’École normale de Rufisque, elle enseigne à Dakar. C’est lors du Festival mondial des arts nègres en 1966 qu’elle rencontre l’ethnologue et cinéaste français Jean Rouch, qui l’encourage à utiliser le cinéma comme outil ethnographique. Elle fait ses premiers pas devant la caméra en jouant dans le film « Petit à petit » de Rouch en 1971.
Poursuivant sa passion pour le cinéma, Safi Faye s’installe à Paris où elle étudie l’ethnologie à l’École pratique des hautes études et le cinéma à l’École Louis-Lumière. Elle finance ses études en travaillant comme modèle et actrice, tout en se formant aux techniques cinématographiques. En 1972, elle réalise son premier court-métrage, « La Passante », inspiré de ses expériences en tant qu’étrangère à Paris.

Kaddu beykat : une œuvre révolutionnaire
En 1975, Safi Faye réalise « Kaddu Beykat » (Lettre paysanne), son premier long-métrage. Ce film, mêlant fiction et documentaire, dépeint la vie quotidienne des paysans sénégalais et les difficultés auxquelles ils sont confrontés, notamment en raison des politiques agricoles du gouvernement. Tourné dans son village natal de Fad’jal, le film est interdit au Sénégal lors de sa sortie, mais reçoit une reconnaissance internationale, remportant le Prix FIPRESCI au Festival de Berlin en 1976.
Safi Faye : Une filmographie engagée
Tout au long de sa carrière, Safi Faye a réalisé plusieurs films mettant en avant les réalités des communautés rurales sénégalaises. En 1979, elle réalise « Fad’jal », un documentaire qui explore les traditions orales et l’histoire de son village natal. En 1983, « Selbé et tant d’autres » suit le quotidien de Selbé, une femme de 39 ans qui subvient aux besoins de ses huit enfants en l’absence de son mari parti chercher du travail. Ces œuvres illustrent la volonté de Faye de donner une voix aux femmes et aux communautés rurales souvent marginalisées.
En 1996, elle réalise « Mossane », un film qui raconte l’histoire d’une jeune fille d’une beauté exceptionnelle confrontée aux traditions et aux attentes de sa communauté. Présenté au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard, « Mossane » est salué pour sa poésie et sa profondeur.
L’héritage de Safi
Safi Faye est décédée le 22 février 2023 à Paris, laissant derrière elle un héritage cinématographique riche et influent. Pionnière du cinéma africain, elle a ouvert la voie à de nombreuses réalisatrices africaines en démontrant que le cinéma pouvait être un puissant moyen d’expression pour raconter des histoires authentiques et engagées. Son travail continue d’être étudié et célébré, témoignant de sa contribution inestimable à la culture et au cinéma africains.
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